On dit souvent que le français québécois est difficile à comprendre parce que l’on parle vite. En fait, la difficulté principale vient du fait que l’on raccourcit les mots! Je vais vous expliquer exactement comment ces contractions de mots fonctionnent, et après avoir étudié cette leçon, vous pourrez comprendre plein de subtilités du français québécois.
Je ne vais pas expliquer les autres traits de la prononciation québécoise qui ne sont pas nécessairement des contractions.
Par exemple, la terminaison des mots qui tombent (prononcer arb’ au lieu de arbre).
J’entends par contraction la prononciation d’au moins deux mots ensemble.
Voyons exactement ce qui se passe…
Les “e” qui disparaissent
Une des contractions les plus répandues en français et de ne pas prononcer un “e” qui est normalement prononcé, surtout si cette voyelle n’est pas accentuée dans la phrase et est proche d’une voyelle.
La fin de semaine
La fin d’semaine
Le premier “e” disparait mais pas le second, qui est entre deux consonnes
Remarquez aussi que la contraction se prononce la find’ semaine
Un médecin
Un méd’cin
Au cœur de la terre
Au cœur d’la terre
J'ai trouvé de quoi ici
J’ai trouvé d’quoi ici
De quoi veut dire quelque chose en français québécois
Dans le fond
Dans l’fond
La force attraction des voyelles
Pour comprendre les contractions en français québécois, il faut imaginer qu’il y a une sorte de force d’attraction qui incite les voyelles à se joindre et se prononcer ensemble, au dépens des consonnes qui vont tomber.
Voyons comment deux mots contenant la voyelle “a” vont s’unir et former un seul “a” qui sera prononcé un peu plus longuement.
On pourrait écrire cette contraction avec seulement un “a” (à’ rue) mais comme ce “a” est plus long, je l’écris comme ça pour la leçon d’aujourd’hui:: à’a
À la devient à’a
Prononcé comme un long “a”
Se ramasser à la rue
Se ramasser à’a rue
À la cabane à sucre
À’a cabane à sucre
À la place, on devrait y aller demain
À’a place, on devrait y’aller demain
Ce n’est pas uniquement deux “a” qui vont s’unir de cette façon, mais d’autres mots se terminant par des voyelles suivies de petits mots (articles, prépositions, formes conjuguées des verbes, etc.) contenant des “a” mais aussi des voyelles.
C’est la fatigue
C’est ’a fatigue